Documents retrouvés : extraits des trois derniers numéros du Bulletin de Liaison des Institutrices et Instituteurs de la Circonscription de Thionville Maternelles, le numéro un étant perdu, sans doute à jamais.
Expérience unique que nous devons à Monsieur Alain Fournier (de ses nouvelles ici,
https://www.nicematin.com/education/belvedere-il-etait-une-fois-alain-grinda-et-la-nature-287964 ) qui fut IDEN, Inspecteur Départemental de l'Education Nationale.
Cette liberté de ton n'a pas duré, la liberté pédagogique non plus. Fin de la récréation au milieu des années 80, l'école devait se moderniser : les maternelles étaient destinées à tomber dans le giron de l'élémentaire, à en singer les tares et à subir un sérieux tour de vis. Tous nos espoirs d'étudiants post-soixante-huitards, renaissant en 1981, en particulier la reconnaissance de l'expérience des enseignants, notre capacité à inventer collégialement une école qui ne laisserait aucun enfant sur le côté de la route, ont été noyés impitoyablement dans les tsunamis successifs de réformes qui n'ont eu pour effet, et pour objectif, que de ruiner ce qui pouvait encore faire de l'école un semblant d'ascenseur social.
Les deux inspectrices suivantes, ce qu'on appelle des peaux de vaches, ont démontré que la reprise en main se ferait à coup de sanctions, d'humiliations, par l'infantilisation des enseignants. Mais point de révolte. Les syndicats accompagnaient le changement : les instit's deviendraient des profs et seraient mieux payés.
Pour être honnête, j'en connus sur la fin deux autres, plus humaines, qui sans doute avaient compris qu'on n'obtient pas le meilleur d'un cheval qu'on mène à la cravache. J'ai toujours été curieux des motivations de ces gens qui choisissent de devenir inspecteur, un travail de pion, de maton, mais ils ne se livrent guère - trop dangereux sans doute pour leur autorité. La plupart sont ou étaient d'anciens maîtres, maîtresses d'école, peut-être un moyen pour eux de sortir de la galère de la classe...
Entre temps, nous avons eu Monsieur Jager, qui aimait comparer l'IDEN à un DRH, pas mauvais bougre, initiateur d'un site consacré aux maternelles sur lequel nous étions censés partager nos expériences pédagogiques, mais l'entreprise était si bien encadrée, maintenue sur les rails du pédagogiquement compatible avec les injonctions officielles, que rien de bien intéressant n'en est sorti.
A cet égard, que valait notre bulletin de liaison ? Je crois qu'il n'a malheureusement pas vécu suffisamment pour faire la preuve de son utilité, je dirais même de sa nécessité. Nous aurions dû, c'est certain, le continuer indépendamment de l'inspection et parallèlement aux productions de notre administration tutélaire. Mais il y aurait fallu davantage de volontaires bénévoles...
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La qualité de l'impression est d'époque !
Les articles sont un peu mélangés...


















